Tout d’abord, 2 constats :
D’année en année, l’épargne investi sur les fonds € n’a cessé de progresser alors que leurs performances baissaient, inexorablement. L’année 2019 marque d’ailleurs une baisse significative de la plupart des fonds €, notamment Generali qui annonce 1% sur son fonds € AGGV (soit à peine plus que le livret A qui offre désormais 0,5%).
Les assureurs ayant de bons rendements et de fortes réserves sont poussés à baisser leur taux comme les autres, pour ne pas créer « d’appel d’air ».
Résultat, à ce rythme, sans même intégrer l’inflation, les épargnants constateront dans moins de 4 ans que leur capital aura une rentabilité nulle.
De surcroit la politisation des banques centrales risque de maintenir les taux bas durablement.
De ce fait, le contexte offre un prétexte idéal aux assureurs pour augmenter leur marge de solvabilité.
Le niveau des taux à lui seul n’explique pas une baisse aussi rapide, alors que le stock d’obligations des fonds € comporte encore un nombre important d’anciennes obligations à bon rendement, l’assureur les conservant le plus possible en arbitrant entre les rachats et les souscriptions.
Voici les premières lignes édifiantes d’un article publié le 17/12 dans l’Agefi : logo_2x
« La direction du Trésor a envoyé mardi matin au Comité consultatif de la législation et de la réglementation financière (CCLRF) un projet d’arrêté permettant de modéliser dans « Solvabilité 2 » l’utilisation de la provision pour participation aux bénéfices (PPB) par les assureurs, notamment en cas de scénario adverse ».
Pour traduire dans le langage commun : En cas de problème pour une compagnie d’assurance vie, on pourra piocher dans la provision pour participation aux bénéfices (PPB) ;
Bien évidemment, il sera expliqué à l’assuré qu’il ne s’agit que d’une histoire de statistiques et de ratios et que bien évidemment, cela ne change rien pour l’assuré. Mais en réalité, il s’agit d’une modification profonde de la nature même de la provision pour participation aux bénéfices (PPB). Elle devient un outil de solvabilité qui pourra être utilisé par la compagnie d’assurance vie afin d’améliorer sa solvabilité alors même qu’il s’agit normalement d’une réserve de rendement futur qui doit être versée à l’épargnant.
Les compagnies d’assurance vie ont tout simplement pris la décision de réduire le rendement pour maximiser le niveau des provisions pour participation aux bénéfices (PPB) et ainsi améliorer leur solvabilité !
D’une part, cette mesure technique pourrait devenir réalité dans l’hypothèse d’une compagnie d’assurance vie en difficulté, mais surtout, cela ajoute une divergence d’intérêts entre assuré et assureur : L’assureur aura tendance à maximiser la provision pour participation aux bénéfices, c’est à dire réduire le rendement servit aux épargnants afin de maximiser ses fonds propres !
Demain, avec ce nouvel arrêté, une partie du rendement de l’année ne sera pas provisionnée pour permettre un lissage du rendement dans le temps au bénéfice de l’épargnant, mais pour augmenter les fonds propres de la compagnie d’assurance vie. Cette dernière pourra ainsi continuer à verser des dividendes à ses actionnaires car elle sera moins dans l’obligation de mettre ses bénéfices en réserve pour améliorer sa solvabilité. »
Fort de ce constat, la « mort » du fonds euro est-elle inéluctable ?
3 bonnes raisons d’en douter :
Il s’agit avant tout d’un actif clef pour l’économie dans son ensemble, les pouvoirs publics n’ont pas intérêt à favoriser une érosion de ces actifs qui permettent notamment d’écouler les obligations de l’état français, et celles des grandes entreprises françaises.
Les compagnies d’assurances sont pour la plupart très solides grâce à des réserves importantes constituées au fil du temps. Ce « trésor de guerre » peut leur permettre de lisser de rendement de leur fonds € pour une période encore très longue. Ces assureurs en bonne santé suivent la baisse généralisée sans y être contraint, simplement pour éviter de faire ce fameux « appel d’air » et d’attirer tous les souscripteurs de fonds € exclusivement.
Le fonds €, une « exception » française qu’on ne retrouve dans aucun autre pays, est l’actif préféré des français. Un actif qu’il faut défendre car il constitue la base sécure et disponible sur laquelle appuyer une diversification de qualité.
Si vous avez tout suivi, c’est là que vous nous demandez, quelles solutions nous proposez-vous ?
L’évolution de la situation nous a poussé depuis longtemps à « déconstruire » l’univers d’investissement de l’épargnant, pour élaborer des stratégies « combinatoires » visant à isoler chaque classe d’actifs et les outils offerts par le marché, pour les utiliser de la façon la plus optimisée possible, dans leur forme la plus pure, de façon diversifiée et complémentaire.
Le 1er travail à réaliser pour endiguer cette baisse de rendement peut se faire au niveau du contrat d’assurance-vie lui-même :
- Chercher une diversification en unité de comptes (« UC ») pour profiter des campagnes de bonification des rendements que commencent à mener les assureurs. Ces politiques incitatives visent à récompenser la diversification : ils majorent le rendement de leur fonds € en fonction de la part d’UC dans le contrat. Dès lors, « ne pas jouer le jeu » conduit à être pénalisé sur le rendement global de son contrat.
- Puis, profiter de cette nécessaire diversification pour intégrer des actifs plus rentables : fonds Immobiliers (SCI, SCPI), fonds obligataires datés, FCPR, produits structurés, OPCVM de qualité.
Dans un 2nd temps, il est possible de combiner d’autres types de placements pour compenser ces faiblesses.
Ainsi, il est possible de combiner :
- Les contenants : assurances vies (voir recourir à plusieurs contrats différents), contrat de capitalisation, contrat de droit Luxembourgeois, PEA, PEA-PME, FCPR, comptes de titres.
- Et le contenu, c’est à dire les actifs eux-mêmes qui existent sous plusieurs formes : les obligations, l’immobilier, les SCI, les SCPI, les parts sociales, les actions, les OPCVM, le private equity, et les produits structurés.
C’est ainsi, pour conclure, que la diversification s’impose à nous dans cet univers de taux durablement bas, mais nous considérons qu’une bonne diversification nécessite un vrai travail stratégique.
Dans cette logique, nous avons travaillé en 2019 pour 2020 sur 3 thématiques qui offraient le meilleurs rapport rendement risque possible :
La gestion assistée en OPCVM dans les contrats d’assurance vie, de capitalisation, PERP, Madelin retraite, PER
La diversification immobilière au sein des contrats d’assurance vie
L’élaboration de produits structurés sur mesure, par nos soins, que nous faisons ensuite référencer auprès des assureurs avec lesquels nous travaillons.
Nous reviendrons vers vous sur ces points lors de notre prochain rendez-vous.